La magnificience du trait d'Alex Raymond Seules les éditions Serg, et dans une moindre mesure : Slatkine et Futuropolis rendent vraiment justice au trait magnifique d'Alex Raymond avec leurs publications sous format à l'italienne, en noir et blanc, respectant le rapport de taille des originaux. Ci-dessous, quelques exemples parmi d'autres d' images fortes, et quelques textes vantant le dessin d'Alex Raymond. (Tout © : Raymond/King Feature Syndicate/Futuropolis) ![]() A gauche :
La fusée, élément moteur des pérégrinations de Flash Gordon et des ses amis, Dale et le professeur Zarkov. Une scène clé de transition lorsque nos héros quittent le monde aquatique. (1936) A droite :
Les dangers de la jungle. Et l'amour de Dale pour Flash... (1937) ![]() Une superbe scène de combat dans les arbres contre... des écureuils agressifs. Ou comment rendre tragique un rebondissement à tendance plutôt comique. ![]() Une autre scène de transition forte : le cortège amenant Flash vers son exécution. ...Tout un symbole et un suspense qui a du tenir en haleine des milliers de jeunes lecteurs. (1937) |
1941 -1942 : retour sur terre puis direction Tropica Le début de la fin... ![]() Une belle case du 21 Juin 1942 néanmoins très inspirée des grands oiseaux du monde de glace ("Déjà vu ?") (© Raymond/KFS/Soleil) De Juillet 1941 à Juillet 1943, Alex Raymond, après les avoir ramené sur Terre réexpédie ses personnages sur la planète Mongo.
Là ils atterrissent sur Tropica, un contient inexploré par eux. Après quelques déboires avec Brazor, cousin et ministre de Desira, reine du royaume, ils s'enfuient, sont aspirés par un tourbillon qui les amènent tous dans une univers sous-terrain à la gravité inversée (très bon passage fantastique), avant d'échouer dans le désert de feu, aux mille volcans. ... Pierre Couperie dans son analyse des épisodes (voir page "Albums") exprime très clairement la baisse de qualité du scénario de ces épisodes, qui selon lui est dûe en grande partie à l'absence du personnage de Ming. ![]() ![]() En dehors de cette critique qui s'avère assez justifiée, on remarquera quelques "nouveautés" sur l'année 1943 qui tendent à annoncer le tâtonnement de l'auteur, voir l'épuisement de l'inspiration sur la série. A gauche : Une autre belle case de la même planche ayant servit à la couvertre du tome 6 de chez Soleil.
A droite : le cruel Brazor Sur la planche du 02 Mai 1943 apparaît pour la première fois un bandeau titre qui n'existait pas jusqu' alors. On s'apperçoit que celui-ci n'ajoute rien, et enlève même à l'esthétique des planches. ![]() Le 23 Mai 43, c'est une autre révolution : des bulles apparaissent. Si ce n'est pas la première fois qu'une bulle est utilisée dans la série, cela a été jusqu'alors exceptionnel, et les dialogues étaient plutôt insérés dans le texte off. Cette nouveauté semble être dorénavant admise, et on éprouve un certain malaise en tant que lecteur fae à ce changement de rythme de lecture. Une "modernisation" qui annonce d'autres changements, comme la reprise sournoise du dessin par Austin Briggs, qui effectue apparemment déjà quelques encrages en 1943. ![]() En terme d'intrigue, on tourne en rond... le déjà-vu menace... c'est le début de la fin pour la période Raymond. Ci dessous : la case du 09 Mai 1943 ayant servi à la couverture du tome 4 des éditions Serg.
![]() Toutes images couleur © Raymond/KFS/Soleil
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Notes et références
(1) (© Pierre Couperie/Serg)
![]() (2) (...)"Alex Raymond est l'un des plus grands créateurs de BD. Son style est d'abord celui d'un illustrateur (contrairement à Cannif plus "cinématographique"). Raymond, d'ailleurs, donna de nombreuses illustrations à Blue book, Look, Collier's, Esquire, Cosmopolitan, fit des affiches et illustra un livre : "Scuttle watch". Son style évolua, d'abord en touches légères, en créations d'atmosphères avec des paysages suggérés plus que montrés. A la fin des années 30, les lignes sont plus nettes, les traits solides, le dessin est trop parfait pour ne pas tomber parfois dans un certain académisme. Le mouvement se concerntre dans les vignettes, s'appuyant sur une narration familière de l'ellipse, d'où des planches belles, mais un peu froides. "Jungle Jim" dépasse parfois en beauté graphique "Flash Gordon", il suffit pour cela d'un palmier qui se découpe dans le lointain et un univers est créé" (...) (3) C'est la maquette américaine d'Art Spiegelman qui avait été retenue pour l'édition française chez Serg en 1968 ! Ci dessous, l'article de Thierry Smolderen qui explique la particularité d'un trait comme celui d'Alex Raymond, et la fascination qu'il peut exercer.
Cet article est plutôt consacré à Rip Kirby, un autre héros d'Alex Raymond, mais le dessinateur est le même. (© T. Smolderen et Cahiers de la BD n°79, 1986). ![]() ![]() ![]() *A lire aussi avec délectation (en anglais) : la biographie illustrée d'un autre trés grand dessinateur classique américain : Hal Foster, sur Bud Plant illustrated books |
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